1er septembre2022

La Préfecture n’autorise pas la tenue de la Rue du Rock
Chères et chers fans de la Rue du Rock,

 

 

Pour la troisième année consécutive, le spectacle n’aura pas lieu, mais cette fois-ci, pas à cause des risques liés à la pandémie. Il s’avère que la préfecture a mis son veto à la tenue “normale” des concerts. En effet, elle exige que nous mettions en place un filtrage des sacs aux entrées (?!), de la part d’un important service de sécurité. Le tout payé par nos soins, il va sans dire. Concernant les événements en général, la mairie et les particuliers sont dans le même bateau que nous. Serrage de vis sécuritaire, Vigipirate renforcé dit-on.
À une large majorité parmi les membres de l’association, nous avons estimé que ces conditions étaient inadmissibles. D’abord, parce qu’elles sont absurdes. Fouille-t-on les gens pour la fête de la musique ? Ou pour les soldes dans les grands temples de la consommation ? Ou pour le quatorze juillet ? Ensuite, parce qu’elles sont honteuses. Les talentueux musiciens qui se produisent ce jour-là nous font l’honneur de jouer gratuitement, et nous devrions verser la dîme pour pallier l’impéritie et la paranoïa à deux vitesses des représentants de l’Etat qui, disons-le, ne se souciaient guère de nous lorsque nous créions cette manifestation envers et contre tout ? Cela est consternant.
Vouloir prévenir les dérapages, c’est une délicate attention, mais pourtant, gardiens de l’ordre, où êtes-vous lorsqu’à la fête de la musique, des femmes se font tabasser par leurs hommes dans les ruelles ? Où êtes-vous quand des intoxiqués de tous poils défoncent les portes à coups de pieds et mettent à sac le quartier ? Ou quand des immeubles s’effondrent ? ou quand des mères de famille se prennent des balles de flashball dans l’œil ? Où êtes-vous ? Votre réponse sera sûrement consensuelle, insultante et vide de sens, comme votre veto.
Pour utiliser ce mot qu’on nous sert à tout bout de champ, je considère comme un acte citoyen de me dresser et de dénoncer ici une politique basée sur la peur de l’autre, où l’on agite la marionnette des débordements pour nous garder dociles et domestiques, nous ligoter sur les rails d’une existence balisée, à grand renfort de termes dans le vent : « Responsable » et « citoyen » sont des rengaines bonnes pour les enfants. Nous, nous sommes lucides et adultes. Point barre.
Notre festival ne sort pas de nulle part, ne dérive pas vers la délivrance scandaleuse de billets VIP (coupe-fil, golden pit pour avoir la meilleure vue, bar privé, etc). Par-là, il reste ouvert, libre, gratuit et familial. Nous avons fait acte “citoyen” en créant une vitrine culturelle de notre cité, malgré les méprises et les condescendances.
Mon préfet de grand-père, qui m’a élevé dans l’amour de la chose publique, doit se retourner dans sa tombe. Comment un événement qui s’est fait à la force du poignet, qui a montré sa validité, son caractère émulateur, bref, qui a fait ses preuves, se retrouve au bout de quasiment dix ans encore considéré comme à risque ? Oui, il se retournerait. Il se retournerait tellement, que si l’on branchait une dynamo sur sa tombe, le cimetière Saint-Pierre serait auto-alimenté en électricité. Nous avons toujours été indépendants, plus que “responsable” en matière de sécurité pour la foule, surtout pour les dizaines d’enfants qui y viennent chaque année, et conciliants dans les limites de notre intégrité avec les pouvoirs publics. Voyez, nous utilisons même vos mots.
En 2013, certains dignitaires ne cachaient pas leur dédain pour la société provinciale. J’ai eu l’occasion lors d’une interview sur Radio Grenouille, de débattre avec plusieurs acteurs de Marseille, Capitale de la Culture. Un élu du moment déballa son avis de bois sur « la culture populaire ». Sans filigrane, il fallait comprendre que nous étions nuls, et que seule la lumière venue des satellites de la capitale était en mesure de nous éclairer. C’est avec un ample majeur levé que nous avons fait la preuve du contraire. Les projets de Paname se sont dissous dans le Vieux Port — la Rue du Rock est demeurée. Ce n’est pas que nos amis parisiens fussent dans le faux, mais juste que nos puissants locaux avaient une poutre dans chaque œil. Malheureusement, il s’avère que désormais la saveur de notre journée annuelle à un goût incompatible avec les préférences préfectorales.
Après cela, allons-nous poursuivre l’aventure ? Nous ne savons pas. Une décade à se décarcasser en mode « fait le toi-même », c’est épuisant pour tout le monde. Ayez une pensée admirative pour l’actuelle présidente de l’association, Aude-Lise Bemer, qui tient la barre avec sagesse et force d’âme, pour Stephan Raffi, François Devred et Philippe Boeglin, marathoniens amoureux de la musique, qui bien avant que Marseille ne soit désignée capitale de la friture, martelaient (et martèlent encore) sur Liveinmarseille et le Vortex la qualité des groupes locaux, à Vincent Fraschina, qui a mis tous ses talents en œuvre pour créer ce festival et le faire tourner, tel la colonne vertébrale-tiret-régisseur extraordinaire qu’il est, à Isabelle Martini, pierre d’angle, trésorière et activiste, à Cyril Babin, à Jord Duval (digne de l’amiral Nelson), à Thierry Noygues, à Nicolas Kockler, à Emma Amaretto, à Eric Mutel, à Valerie Gameiro, à Piloo, à Gina Palacio, que j’aime, et qui a toujours été là, à Pierre Eydoux, à Jean-René Palacio, à Yann Bellaudeau, qui me manquent. À Marseille Off 2013 sans qui je n’aurais pas pu concrétiser le projet. Aux artistes qui nous ont pondu de magnifiques affiches (Jonathan Laval en particulier), aux dizaines de salles et de lieux qui nous ont accueilli. A la Meson, à Casa Consolat, au Pôle Info Musique, à Thomas le plombier, à CQFD, au Mounguy, à la Ferronnerie, compagnes et compagnons de la Rue du Rock. À Lollipop music store. Aux rares institutionnels qui nous ont soutenu : Robex, Dimitri Kogan et la mairie du 1-7. Aux plusieurs milliers de spectateurs qui sont venus. Aux ingés sons endurants. Aux bénévoles encore plus endurants, à tous ceux qui nous ont aidé. Par-dessus tout, à tous les groupes qui sont passés par là. Nous n’existerions pas si vous n’étiez pas aussi géniaux. Excusez-nous pour cette défaillance de notre part.
Une spéciale dédicaces à toutes les salles indés, passée, présentes et à venir, avec leurs activistes qui portent à bout de bras, contre vents et marées, la scène musicale. Ce sont elles qui sont à l’origine de cette effervescence artistique que nous avons mis en lumière chaque année. Tout se vit dans ces recoins pas si secrets, il ne tient qu’à vous de les découvrir !
Musiciens et aficionados, mes semblables, mes frères, mes sœurs, je vous implore, continuez d’avancer, de créer, apprenez vos classiques, allez plus loin que les sentiers balisés. Il n’y a pas de vieille ou de nouvelle culture, il y a juste celle que vous connaissez déjà, celle que vous ne connaissez pas encore, et celle que vous allez générer. Faites des groupes, des projets solos, de tous les genres, de tous les sons, de toutes les émotions.
Jouez !
 
Vincent Palacio, fondateur de Phocea Rocks

 

2013 : RUE DU ROCK #1 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : BLAH BLAH + MECHANICAL BREED + STREET WANDERER + SICILIAN DISASTERS + 2014 + MEMENTO MORI + NITWITS + LARSEN AUTIST + CRUMB + REDLIGHT + ED MUDSHI + PARTISAN + SOBERS + PANDA MOJO + FENCIES + FROZEN YELLOW SPOT2014 : RUE DU ROCK #2 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : MR THOUSAND & RAMIREZ + NO COUNTRY + LA SERENADE + LA COUPURE + LEE ZEIRJICK + BINAIRE + HUSH HUSH + MALIN + MUTACION NACION + DEVILISH PIRANHAS + SUPER PAYOTS 3000 + ONKALO + BIG FAT PAPA’Z + JIM YOUNGER’S SPIRIT + THE LAURIE STRODE’S BROTHERS2015 : RUE DU ROCK #3: RIT, LEDA ATOMICA, WAKE THE DEAD, COMPAGNIE KTA, ARTHROSIS, CATALOGUE, STREET WANDERER, THE FUZZ AND DRUMS, MR VERTIGO, RIT, CURWEN’S ODD LEGACY, FILLETTE, FROZEN YELLOW SPOTS, SAM KARPIENIA, GARCES KELLY, RELIQUES, MAYCAD, MOON RA, MUTACION NACION (PHOCEA ROCKS)2016 RUE DU ROCK #4 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : SHILOH, X25X, WHO S MIKE, DA LEADA, RUN RUN RUN, LE DÉTAIL, CATHERINE VINCENT, LA KRORALE, LADY FLINT, KAAO, KIM JONG HUN, CANINE, MR VERTIGO, NO EXIT ONLY, JACK FACE, LAYDOWN, MON VIER, SWAN INK, BANKALOS, DIPLOMACY PARKER, THE H.O.S.T.2017 RUE DU ROCK #5 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : MISS PAILLETTE, NIWT, COPERNIC, THE INSOMNIACS, JANUARY SONS, YVI SLAN, THE DIRTEEZ, FAROUCHE ZOÉ, HARMONIC GENERATOR, MEDUSA, ROXYS ANGRY, DUCK TAPE, POUTRE, CONGER! CONGER!, TEMENIK ELEKTRIK2018 RUE DU ROCK #6 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : NOT’PAIN QUOTIDIEN, HATRED STILL ALIVE, FURIAPOLIS, JOHNNY BARREL, LA CHASSE, FIFI RUBATO, EX ODD, PROJET MILAN, RATS DON’T SINK, STATONNELS, SOVOX, SPLASH MACADAM, RESCUE RANGERS, SOUND OFFF MARS, PLEASURES, LA FLINGUE, COWBOYS FROM OUTERSPACE, SING OR DIE ! KARAOKE2019 RUE DU ROCK #7 (FESTIVAL PHOCEA ROCKS) : JOHNNY MARRE, NEBRASKA, METEOCLUB, KARIM TOBBI & MICHEL BASLY, STEF & THE MAÏRONNETTES, SILVER GALLERY, GRZZZZZZ, CLAUDE FERNAND, SPINABIFIDA, DE LA CRAU, GÉRIATRIE, NO JAZZ QUARTET, PARADE, BÔNHOM, ANDREAS, REVOLVER KLUB, YAROSTAN, DEAD CATS DIVISION, POGY ET LES KÉFARS, XINQUISITIONX, VELVETINE, BLMR, FERRAJ

LES GROUPES QUI AURAIENT DU JOUER CETTE ANNEECHEAP ENTERTAINEMENT, APES BRIGADE, BUTCHER PROJECT, CUCULTURA, BIRD IN SHELL, TURKISH TOILET, BASCHIR AL ACID, JACKLINE, THE FRENCH REVOLUTION, JUPITER COCONUT CYCLONE, OROVI, KRIEGELSTEIN, CORDE, HYPERACTIVE, MURE, MARLA SINGER, JUL HENRIEL, SUB POWER SUN, VENUS AS A BOY, SIRIUS VOID

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Phocea Rocks

Marseille en 2013, c’est Londres en 1976, Manchester en 1986, Seattle en 1990

L’association, créée en 2013 dans le cadre du OFF 2013, a pour but la promotion et la diffusion de la musique underground locale.

La rue du Rock

La Rue du Rock se tient rue Consolat, dans le 1er arrondissement de Marseille, connue pour ses nombreuses associations et piétonnisée pour l’occasion. Elle se déroule dans 7 à 9 lieux, associatifs ou garage de particuliers, de 13h à 21h, et voit tous les ans 20 à 25 groupes s’y produire. Les horaires ont été choisis pour que ce moment puisse être partagé en famille, les enfants sont nombreux chaque année et suite à son succès nous avons pérennisé la scène kids, 1 ou spectacles spécialement dédiés au plus petit.es dans une salle dédiée.

Cette journée est gratuite, afin de favoriser la découverte des talents locaux par le public

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Avis à toutes les formations rock du 13, le principe du festival est de ne pas faire jouer 2 fois les mêmes artistes, et tous les ans, le festival propose une programmation inédite.
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La programmation pour la 8ème édition est quasiment bouclée, nous reconduisons la programmation de 2020.
Toutefois, quelques groupes sélectionnés ne pourront pas participer en 2022, aussi il reste quelques places à pourvoir. Faites vous connaître rapidement !

envoyez un clip / une démo ici : phocea.rocks@gmail.com